This article is a translation by Jessé Roy-Drainville of the renowned Winter Finch Forecast for the period 2024-2025 written by Tyler Hoar from the Finch Research network.
To access the original version and other information about Finches : https://finchnetwork.org/winter-finch-forecast-2024-25
Cette année, la production de cônes est très étendue, du nord de la Colombie-Britannique à l’est du Québec et jusqu’aux montagnes du Sud-ouest. Bien que la production soit répandue, certaines régions présentent des trous importants causés par des infestations d’insectes (Tordeuse des bourgeons de l’épinette, Livrée des forêts, etc.), la sécheresse et les feux de forêt. Par exemple, le nord-ouest de l’Ontario, à l’ouest du lac Supérieur, est une région où la production de cônes est médiocre.
Cette production provient principalement de deux sources importantes de nourriture pour les fringillidés, l’Épinette blanche et le Mélèze laricin, auxquels s’ajoutent le Bouleau blanc et le Sapin baumier. L’année dernière, l’invasion de Bec-croisé des sapins dans l’Est a été favorisée par la production exceptionnelle de Pins blancs de l’Est. Cette année, il semble que cette espèce prenne une année sabbatique dans sa reproduction.
Pour citer l’un de nos « reporters » spécialisés dans les cônes : « en gros, toutes les plantes à baies ont produit cette année ». Dans de vastes régions de la forêt boréale, de nombreuses espèces, dont le Sorbier d’Amérique, ont produit des baies en grande quantité.
Les zones situées au sud de la forêt boréale présentent principalement une mosaïque de productions médiocres à moyennes. Les régions du nord du Wisconsin et du Minnesota ainsi que les Adirondacks semblent avoir une récolte plus robuste que les régions voisines.
D’importantes tempêtes hivernales et des pluies verglaçantes pourraient être nécessaires pour pousser certaines espèces à quitter la forêt boréale cet hiver.
PRÉVISIONS INDIVIDUELLES
Les prévisions s’appliquent principalement à l’Ontario et aux provinces et états adjacents. Trois passereaux éruptifs qui ne sont pas des fringillidés et dont les déplacements sont souvent liés à ceux-ci sont également abordés. Suivez les déplacements des fringillidés cet automne et cet hiver sur eBird, le Finch Research Network et le groupe Facebook Finches, Irruptions and Mast Crops pour plus d’informations.
DURBEC DES SAPINS
La plupart des Durbecs des sapins devraient rester dans la forêt boréale, avec quelques individus qui iront vers leurs zones d’hivernage traditionnelles dans l’ouest et le sud-est du Canada et dans les États du nord de la Nouvelle-Angleterre, à mesure que les sources de nourriture sauvage au nord seront consommées. Les régions autour du lac Supérieur et en particulier le nord du Minnesota pourraient connaître un mouvement plus important à mesure que les productions plus faibles du nord-ouest de l’Ontario sont consommées. Les Durbecs des sapins rechercheront les arbres d’ornement à fruits et les mangeoires bien approvisionnées en graines de tournesol noir.
ROSELIN POURPRÉ
La plupart des années, les Roselins pourprés migrent hors du Canada vers le sud. Un mouvement vers le sud est même déjà visible, comme on l’a signalé au Hawk Ridge Hawk Watch près de Duluth, Minnesota, et au centre de l’État de New York. Cette année, la majorité devrait quitter le Canada avec un mouvement probablement modéré vers les Plaines et les États du Sud. Cependant, nous prévoyons que de petits nombres resteront dans le sud de l’Ontario vers l’est jusqu’aux provinces maritimes.
Aux mangeoires, ils préfèrent les graines de tournesol noir.
SIZERIN FLAMMÉ
La forêt boréale semble avoir une production moyenne de bouleaux cet hiver. Certaines régions du nord-est de l’Ontario et du Québec qui n’ont pas été touchées par la Livrée des forêts ont connu une excellente production de cônes chez les bouleaux. Les régions situées au sud de la forêt boréale, du lac Huron vers l’est jusqu’à la Nouvelle-Angleterre, semblent présenter des zones éparses de bonne production de bouleaux entourées de régions à mauvaise production. La production de graines chez les aulnes dans la forêt boréale semble supérieure à la moyenne.
Le Sizerin flammé aime se nourrir dans les champs d’herbes et, si la neige ne recouvre pas ces champs, cette source de nourriture répandue, en plus des graines chez les arbres, devrait retenir la plupart des individus au nord. Les régions situées dans les États du haut Midwest et les provinces maritimes pourraient voir un plus grand nombre de Sizerin flammés, puisque ceux-ci vont transiter au travers de plus de trous dans les productions de cônes des essences boréales, lors de leur voyage vers le sud.
Surveillez les sizerins sur les bouleaux, dans les champs de mauvaises herbes et aux mangeoires qui offrent des graines de tournesol noir et de chardon.
En 2024, le Sizerin flammé, le Sizerin blanchâtre et le Sizerin cabaret d’Europe ont tous été regroupés au sein de la même espèce. Des travaux génétiques ont montré qu’un « supergène » était responsable des différences de plumage des sizerins.
TARIN DES PINS
De nombreux Tarins des pins resteront dans la forêt boréale et dans les montagnes Rocheuses cet hiver. Les régions du Manitoba en allant vers l’est qui est touché par les infestations de la Tordeuse des bourgeons de l’épinette ont une mauvaise production de cônes. Les tarins qui se sont reproduits dans ces régions se déplaceront. Bien que les bagues récupérées indiquent que les tarins se déplaceront directement à travers l’Amérique du Nord d’un océan à l’autre (est en ouest ou l’inverse), il devrait y avoir un petit mouvement vers le sud dans l’est cet automne, à la recherche de nourriture.
Dans les mangeoires, ils préfèrent les graines de chardon et le tournesol noir dans les mangeoires à silo.
BEC-CROISÉ BIFASCIÉ
Avec une bonne production d’Épinettes blanches dans la majeure partie de la forêt boréale et de bonnes productions de cônes multiespèces dans les montagnes de l’ouest, la plupart des Becs-croisés bifasciés devraient rester dans la forêt boréale. Certains oiseaux sortiront de ces régions tout au long de l’hiver. Dans les régions où la production de cônes est faible, les épinettes d’ornement des zones urbaines, chargées de cônes, seront utilisées par les becs-croisés.
Les tempêtes hivernales importantes et les pluies verglaçantes peuvent amener des déplacements rapides de becs-croisés à la recherche de nourriture accessible. Après ces événements météorologiques, il faut surveiller pour les Becs-croisés et les autres fringillidés dans les régions avoisinantes, principalement au sud.
BEC-CROISÉ DES SAPINS
La plus grande partie des Becs-croisés des sapins des types « western » (type 2 et 4 principalement) de l’invasion de l’année dernière semble être retournée vers l’ouest au cours de l’été. Les Becs-croisés des sapins, principalement le type 12 du nord-est, sont communs dans les Adirondacks et vers l’est jusqu’en Nouvelle-Écosse, où ils se nourrissent des cônes d’épinettes rouges. Des nombres plus modestes sont observés depuis le parc provincial Algonquin jusqu’aux États près des Grands Lacs. Les types 2 et 4 seront probablement dispersés dans la région, avec quelques types 1 habituels en petit nombre.
Les types de Becs-croisés des sapins sont généralement impossibles à identifier sans l’enregistrement de leurs cris de vol. Les enregistrements peuvent être faits avec un smartphone ou n’importe quel appareil avec micro. Les types peuvent être identifiés en envoyant un courriel à Matt Young (info@finchnetwork.org) ou en téléchargeant les enregistrements sur une liste eBird. Les enregistrements téléchargés sur les listes eBird sont déposés sur la bibliothèque Macaulay.
GROS-BEC ERRANT
En 2024, la forêt boréale de l’Est a connu une production de baies étendue et diversifiée. Les baies ont fourni aux familles de gros-becs errants une source de nourriture abondante pour remplacer les chenilles de la tordeuse des bourgeons de l’épinette alors qu’elles filaient leur cocon et se transformaient en adultes. À la fin du mois d’août, de nombreuses zones où les baies étaient abondantes sont devenues stériles, ayant été consommées par les gros-becs et d’autres vertébrés friands de fruits.
Les zones contenant une abondance de samares de frêne et d’érable peuvent également retenir quelques individus dans le sud de la forêt boréale et les forêts adjacentes au sud jusqu’au début de l’hiver.
Avec un mouvement visible à Tadoussac au début d’août, il devrait y avoir un vol modéré de gros-becs errants vers le sud cet automne. Ils devraient visiter les régions allant des provinces maritimes vers le sud jusqu’en Pennsylvanie. Les régions situées encore plus au sud, jusqu’aux États du centre de la côte atlantique, pourraient accueillir des gros-becs cet hiver. Les épidémies de tordeuse des bourgeons de l’épinette étant de plus en plus répandues et dispersées autour du lac Supérieur, les États de l’ouest des Grands Lacs pourraient connaître encore plus de déplacements de cette espèce cet hiver.
Les gros-becs errants du nord-ouest de l’Ontario en allant vers l’ouest devraient quitter la forêt boréale et chercher des mangeoires dans les villes ou des sources de nourriture adéquates plus au sud.
Dans les mangeoires en plateau, le gros-bec errant préfère les graines de tournesol noir. Il s’éloignera des mangeoires pour chercher des érables et des frênes qui contiennent encore des graines. Voir le lien ci-dessous pour les types de cris du gros-bec errant.
TROIS PASSEREAUX IRRUPTIFS :
Les mouvements de ces trois passereaux sont souvent liés à ceux des fringillidés.
GEAI BLEU
Dans l’est de l’Amérique du Nord, la production de graines chez les feuillus vont d’inférieure à la moyenne à moyenne. Il faut donc s’attendre à un déplacement modéré cet automne. Les zones à moins bonne production étant répandues à l’ouest du lac Supérieur, il devrait y avoir un déplacement modéré à élevé de Geais bleus vers le sud.
SITTELLE À POITRINE ROUSSE
La production de Sapins baumiers est répandue et bonne dans certaines régions, alors qu’elle est complètement absente dans d’autres. On peut donc s’attendre à un déplacement modéré de Sittelle à poitrine rousse, quelques oiseaux ayant déjà été observés près de la côte du golfe du Mexique.
JASEUR BORÉAL
La plupart des Jaseurs boréaux resteront probablement dans le nord, car la production de baies de Sorbier d’Amérique et de plusieurs autres arbres fruitiers est bonne dans la majeure partie de la forêt boréale.
La production de fruits étant moins bonne dans le nord-ouest de l’Ontario, les États du nord du Midwest pourraient connaître des bons mouvements de Jaseurs boréaux.
De petits nombres arriveront probablement au milieu ou à la fin de l’hiver dans les régions traditionnelles, du centre de l’Ontario vers l’est jusqu’aux provinces maritimes et à la Nouvelle-Angleterre, au fur et à mesure que l’hiver avance et que les ressources alimentaires s’amenuisent. Si certains se déplacent vers le sud, cette espèce se nourrira de baies de nerprun et de Sorbier européen planté (sorbier des oiseleurs), ainsi que de pommiers ou pommetiers ornementaux.
Merci au Finch Research Network et notamment Tyler Hoar et Matt Young, ainsi qu’à toutes les personnes qui ont aidé à ces prévisions (liste sur le document original) et contribué aux photos et notamment Jessé Roy-Drainville pour la traduction.