Alors que nous débutons la migration automnale, avec déjà le mouvement des premiers migrateurs jusque dans le sud de la province, nous allons tenter de vous offrir une prévision des conditions cette année.
Retour vers le printemps
Plus tôt cette année, la migration s’est déroulée sans accroc, paraissant même décevante pour certains ornithologues. Les oiseaux avaient en effet profité de conditions favorables, particulièrement hâtives, pour migrer jusque dans le nord des États-Unis et le sud du Québec, tandis que le nord du Québec restait plutôt froid. Certaines espèces s’étaient toutefois fait remarquer, comme le Roitelet à couronne rubis, le Roselin pourpré ou le Junco ardoisé.
Quelques périodes favorables plus tard, et le passage de plusieurs dizaines de milliers de parulines durant nos relevés visuels et les oiseaux étaient déjà sur leurs sites de nidification, avec pour certains, prêt de 2 semaines d’avance sur les dernières années. Ces conditions ont permis aux oiseaux de s’installer rapidement, afin de profiter du pic de nourriture, essentiel au développement des jeunes.
Les conditions météo de l’été
L’année 2023 avait été marquée par des feux dévastateurs dans la province dès le printemps, et plus largement au Canada, suivit de pluies particulièrement importantes. Tandis que le premier détruit des sites de nidification, le second peut également réduire le succès reproductif des espèces.
Or cette année, les feux, qui font partie du cycle naturel de la forêt boréale, n’ont d’une part pas été aussi importants que prévu, tandis que la pluie n’a pas été aussi spectaculaire, faisant en sorte que les conditions sont même plutôt sèches. En parallèle, profitant d’un hiver doux, on assiste à une recrudescence de l’épidémie de la Tordeuse des bourgeons de l’épinette.
L’abondance de cette chenille indigène de l’Amérique du Nord, à la base de l’alimentation d’un certain nombre d’oiseaux de la forêt boréale est donc de bon augure. En effet, la Paruline tigrée par exemple, pond en moyenne 6 œufs, qui ont autant de chance de s’envoler et d’entamer leur migration qu’il y a de nourriture en forêt boréale.
Impact sur les oiseaux boréaux
Ces conditions, associées aux premières observations de nos équipes sur le terrain, notamment durant nos programmes de recherche à la réserve nationale de faune du Cap-Tourmente, laissent présager un bel automne pour la migration. En effet, des nombres importants de Parulines tigrée, Parulines obscure et Parulines à poitrine baie (photo), qui se nourrissent essentiellement de la Tordeuse de bourgeons de l’épinette sont déjà observés en déplacement. Les Jaseurs d’Amérique semblent également particulièrement abondants cette année.
Il reste néanmoins toujours difficile de prévoir avec certitude comment la migration se déroulera et nous vous tiendrons informés de nos observations. Si vous souhaitez profiter de la migration automnale, rien de mieux que de se rendre sur la Côte-Nord durant la semaine du 14e Festival des oiseaux migrateurs de la Côte-Nord, afin de profiter de ce spectacle naturel !
Pour suivre nos équipes, vous pouvez vous rendre à la réserve nationale de faune du Cap-tourmente du 1er août au 30 octobre et assister au baguage de passereaux, ou suivre leurs données sur Trektellen.
Vous retrouver également notre équipe aux Dunes de Tadoussac entre le 24 août et le 25 novembre, et vous pourrez suivre les observations également sur Trektellen. Vous retrouverez également notre équipe de biologistes entre le 7 septembre et le 6 novembre, notamment durant le programme de recherche sur les nyctales.
Pour réserver une soirée d’interpétation sur les nyctales.