Par Alexandre Terrigeol
La première semaine de juin signait la fin des projets de suivis printaniers au sein des trois sites, soit à la réserve nationale de faune du Cap-Tourmente à Saint-Joachim, à la Maison de la Mer aux Bergeronnes, et aux Dunes de Tadoussac. Voici un petit récapitulatif de ces projets.
Un site exceptionnel pour la recherche et l'éducation
Le projet de suivi de la migration à la RNF du Cap-Tourmente se déroulait du 23 avril au 4 juin, pour une deuxième année consécutive. Près de 30 bénévoles ont prêté main forte ce printemps afin de suivre 3609 oiseaux de 74 espèces. Merci à eux ! En plus des mesures habituelles prises sur les oiseaux, quelques prélèvements ont également été effectués. Ces derniers devraient permettre de mieux connaître leurs aires d’hivernage dans le cadre d’un projet conjoint du Réseau canadien de surveillance des migrations et d’Environnement et Changement climatique Canada. Cette année a également permis de confirmer l’importance stratégique du site pour le suivi de la migration printanière avec plus de 50 espèces d’oiseaux observées ou capturées en nombre suffisant pour déterminer une tendance de population.
Fait notable : un mouvement exceptionnel de Juncos ardoisés avec plus de 10 000 individus en déplacement vers le sud-ouest le 28 avril et le baguage d’un rare Bruant des champs et du premier Vacher à tête brune pour l’observatoire.
En photo : Une superbe Paruline à gorge orangée mâle.
Ce projet a été réalisé avec l’appui financier d’Environnement et Changement climatique Canada.
Une offre de formation au bord du fleuve
Le projet de suivi de la migration des passereaux néotropicaux à la Maison de la Mer aux Bergeronnes se déroulait quant à lui du 13 mai au 6 juin. En plus d’accueillir trois stagiaires et d’être épaulée de deux bénévoles, l’équipe a accueilli quatre groupes scolaires afin d’en apprendre davantage sur la migration et le suivi par le baguage.
Avec 673 oiseaux de 52 espèces, 2024 représente l’année avec le moins de captures pour la station. La cause ? Encore difficile à dire, mais les conditions exceptionnelles ont semblé favorables à la migration et à l’installation hâtives des oiseaux sur leurs sites de nidification. Alors que plusieurs centaines de bruants et fringillidés étaient généralement capturés les années précédentes, ceux-ci ont rapidement quitté les lieux peu après le début du projet. Néanmoins, l’équipe en a profité pour renforcer ses connaissances sur la mue, l’âge des passereaux et l’identification des oiseaux sur le site.
En photo : L’équipe de la station de baguage des Bergeronnes.
Ce projet a été réalisé avec l’appui financier de la Fondation TD des amis de l’environnement.
Des parulines par milliers !
Le projet de suivi de la migration inverse se déroulait quant à lui du 5 mai au 6 juin. Ce projet faisait également partie de la formation des stagiaires, en plus de fournir des informations importantes sur ce phénomène exceptionnel observé à Tadoussac.
Alors qu’un premier mouvement intéressant de plus de mille Roselin pourpré a été remarqué à la fin avril, il a fallu attendre le 14 mai, suivi du 20 mai pour assister à deux mouvements importants de plus de 10 000 parulines en déplacement sud-ouest. En nombre moins élevé, notons également les journées du 25 et 29 qui ont totalisé également plusieurs milliers de passereaux (dont près de 4000 Jaseurs d’Amérique pour cette dernière journée). En somme, les conditions météorologiques ont été favorables pour une migration sans embûches jusqu’aux sites de nidification.
Le fleuve, quant à lui, a semblé être particulièrement actif cette année, avec la présence de plusieurs dizaines de milliers de Hareldes kakawis, Laridae (goélands, mouettes et sternes) et un superbe Plongeon du Pacifique.
En photo : Une Paruline à poitrine baie mâle a effectué un bref arrêt sur les Dunes de Tadoussac avant de continuer sa migration.
Ce projet a été réalisé avec l’appui financier de la Fondation TD des amis de l’environnement et le soutien matériel de Zeiss.
Ces projets de recherche ont également permis de rejoindre plusieurs milliers de personnes, via nos réseaux sociaux et sur place, afin de partager nos connaissances sur les espèces aviaires. D’autres projets sont également en cours, afin de faire connaître ces sites d’importance :
– Thibaut Quinchon, artiste sonore a notamment débuté un documentaire sur les sons de la Haute-Côte-Nord.
– Matt Aeberhard, l’un des plus grands réalisateurs de films animaliers au monde, accompagnés de Ian Davies et Andrew Johnson du Cornell Lab of Ornithology sont venus assister et documenter les migrations inverses.