1 mars, 2024

Les premiers migrateurs

Ce sont des températures exceptionnellement chaudes qui nous attendent dès cette fin de semaine, et ce, pour plusieurs jours. Tandis que nos projets de recherche débutent dans près de 2 mois, les oiseaux eux n’attendent pas pour se déplacer. Les premiers oiseaux noirs et rapaces sont déjà en mouvement dans le sud du Québec. À cette période de l’année, vous pourrez observer des Pygargues à tête blanche tandis que les Carouges à épaulettes devraient commencer à chanter. Avec un peu de chance, vous pourrez même apercevoir un Aigle royal.

D’autres espèces devaient également se déplacer, en attendant que les premiers lacs soient libérés de la glace. C’est le cas des Anatidés et notamment des Bernaches cravants (photo). Cette espèce peut être observée communément sur la Côte-Nord de mars à juin alors qu’elle est généralement observée seulement en déplacement dans le sud du Québec.

Des routes migratoires différentes

Avez-vous déjà constaté qu’il y avait des oiseaux que l’on observait seulement durant l’une des deux périodes migratoires ? Tout comme la Bernache cravant, la Sterne arctique (photo) peut être observée en nombre au printemps, de la fin mai au début juin, en route vers son aire de nidification.

Le fleuve Saint-Laurent devient alors une halte migratoire particulièrement importante pour lui permettre de se gorger en énergie et continuer sa route. Venant tout droit de l’Antarctique, il n’y a pas de temps à perdre une fois sur le site de nidification pour trouver un territoire et pondre.

Un autre été chaud de prévu

Malgré l’arrivée tant attendue des premiers migrateurs, il y a des raisons de s’inquiéter des conditions climatiques observées et prédites. En effet, tandis que la couche de neige est particulièrement fine sur la Côte-Nord, le couvert de glace l’est tout autant. À moins de changements durant les prochaines semaines, on peut s’attendre à un printemps sec et donc à un risque accru de feux de forêt. En effet, les mois de mars à août sont prévus pour être excessivement chauds (+1 à +3°C) à l’échelle canadienne selon le North American MultiModel Ensemble (NMME) cette année. Du fait de sa position à la limite de la forêt boréale, l’Observatoire d’oiseaux de Tadoussac permet par ses suivis annuels de suivre et documenter l’effet de ces conditions climatiques sur les oiseaux boréaux.