21 décembre, 2023

Cet article est une traduction du Winter Finch Forecast 2023-2024 rédigé par Tyler Hoar, pour le Finch Research network.
Pour accéder à la version originale ainsi qu’à d’autres informations concernant les fringillidés : https://finchnetwork.org/winter-finch-forecast-2023-2024.

 

Cette année, les prévisions concernant les fringillidés sont une mosaïque de mouvements dont l’intensité et la superficie varient d’une espèce à l’autre.

Les prévisions s’appliquent principalement à l’Ontario et aux provinces et états adjacents. Trois passereaux irruptifs qui ne sont pas des fringillidés et dont les mouvements sont souvent liés à ceux des fringillidés sont également abordés. Pour en savoir plus, abonnez-vous et suivez les blogues, les nouvelles et les mises à jour du « The Finch Research Network » ainsi que les déplacements des fringillidés cet automne et cet hiver sur eBird.

La forêt boréale a généralement connu une production de cônes médiocre ou inférieure à la moyenne cette année. Elle est toutefois entourée par des productions de cônes exceptionnelles en Alaska et à Terre-Neuve. Les régions côtières au sud, sur les côtes de l’Atlantique et du Pacifique, ont des productions de cônes supérieures à la moyenne, qui semblent diminuer rapidement en qualité au fur et à mesure que l’on progresse vers l’intérieur des terres. De vastes zones de la forêt boréale de l’intérieur du Canada ont une production de cônes de conifères très médiocre à médiocre. Seule la production d’aulnes semble supérieure à la moyenne dans l’ensemble de la forêt boréale.

La lisière sud de la forêt boréale, du lac Supérieur vers l’est jusqu’à la côte atlantique et vers le sud jusqu’aux états du nord-est, présente de vastes zones où la production de cônes chez les Pins blancs de l’Est est supérieure à la moyenne. Cette région contient également une production de graines chez les arbres à feuilles caduques supérieure à la moyenne, ainsi qu’une excellente production de fruits.

PRÉVISIONS INDIVIDUELLES

DURBEC DES SAPINS

La production de baies de sorbier d’Amérique est bonne et répandue, du lac Supérieur vers l’est, à l’exception de certaines zones du Labrador, loin des côtes. La plupart des Durbecs des Sapins devraient rester dans la forêt boréale de l’est, avec quelques déplacements vers leurs aires d’hivernage traditionnelles entre le sud-est du Canada et le nord des états de la Nouvelle-Angleterre.

À l’ouest du lac Supérieur, la production de sorbiers à travers la forêt boréale semble généralement inférieure à la moyenne, avec néanmoins quelques bonnes zones. Les régions des états du Midwest supérieur et les villes de l’ouest du Canada pourraient voir des déplacements de durbecs affamés à la recherche d’arbres ornementaux en fruit et de mangeoires bien garnies de graines de tournesol.

ROSELIN POURPRÉ

Pour le moment cet automne, les mouvements de cette espèce s’observent de manière opposée en divers endroits.
De bons déplacements vers le sud ont été observés à la mi-septembre au « Hawk Ridge Hawkwatch » près de Duluth,
Minnesota. Cependant, à l’Observatoire d’oiseaux de Tadoussac, au Québec, le mouvement est resté faible.
Au nord-ouest de Duluth jusqu’au nord-ouest de l’Ontario et du Manitoba, la production de fruits à noyau et de cônes est inférieure à la moyenne, avec même le signalement de zones sans nourriture.
À l’est du lac Supérieur, la production de fruits à noyau et de fruits d’arbres à feuilles caduques est supérieure à la moyenne et généralisée.

Dans l’est, de nombreux Roselins pourprés devraient passer l’hiver dans le sud du Canada et le nord-est des États-Unis.
En revanche, à partir des états du haut Midwest vers l’ouest, il devrait y avoir un déplacement plus important vers le sud par le centre des États-Unis.
D’autre part, ne soyez pas surpris si, à mesure que l’hiver avance, un mouvement tardif en janvier-février se produit vers les états de Carolinelorsque les réserves de l’Est seront épuisées.

Dans les mangeoires, ils préfèrent les graines de tournesol.

SIZERIN FLAMMÉ ET BLANCHÂTRE

Dans toute la forêt boréale, une bonne production d’aulnes a été signalée. Cependant, dans ces mêmes régions, la production de cônes d’épinettes et de bouleaux est faible ou inférieure à la moyenne. Il faut donc s’attendre à un déplacement modéré vers le sud de la forêt boréale chez cette espèce.

Surveillez les sizerins sur les bouleaux, dans les champs et dans les mangeoires qui offrent des graines de tournesol et de chardons. Surveillez pour des sizerins blanchâtres dans les volées de sizerins flammés. Voir le lien ci-dessous pour des photos et des critères d’identification des sous-espèces de Sizerins flammés et blanchâtres.

TARIN DES PINS

Un nombre important de Tarins des pins a déjà commencé à quitter la forêt boréale à la mi-septembre.

En raison de la faible production de cônes d’épinettes blanches dans la majeure partie de la forêt boréale, il devrait y avoir un déplacement modéré et qui pourrait devenir important de tarins vers le sud cet automne.

Aux mangeoires, cette espèce divertissante préfère les graines de chardons.

BEC-CROISÉ BIFASCIÉ

Avec une faible et même absente production de cônes de conifères dans la forêt boréale de l’intérieur, à l’exception de l’Alaska et de Terre-Neuve, des mouvements notables de Becs-croisés bifasciés ont déjà eu lieu vers l’est, dans les provinces maritimes et les États du Nord-Est, depuis juin. L’excellente production de cônes d’épinettes en Alaska et à Terre-Neuve a attiré de nombreux becs-croisés loin de l’intérieur. Ailleurs, à mesure que les bec-croisés restant épuisent les  réserves de conifères, il faut s’attendre à des mouvements de petits groupes de becs-croisés vers le sud au cours de l’hiver. On peut donc s’attendre à des déplacements cet hiver dans des régions comme le sud-est du Canada et la Nouvelle-Angleterre, vers l’ouest dans les états du Midwest supérieur et le sud du Manitoba, à la recherche de réserves de cônes qui leur conviennent.

Nous pourrions même voir des Becs-croisés bifasciés s’éloigner des forêts pour se nourrir des réserves abondantes de cônes chez les conifères indigènes et ornementaux situés dans les environnements urbains.

GROS-BEC ERRANT

À l’est du lac Supérieur, on trouve une production exceptionnelle de cerisier de Virginie, ainsi qu’une production de baies et de graines de feuillus supérieure à la moyenne. Avec cette source de nourriture diversifiée et répandue dans l’est, il faut s’attendre à ce que la plupart des oiseaux restent dans la forêt boréale et les régions adjacentes du centre de l’Ontario, du sud du Québec, des provinces maritimes, des états de la Nouvelle-Angleterre et de l’état de New York cet hiver. Du nord-ouest de l’Ontario vers l’ouest, les Gros-becs errants devraient quitter la forêt boréale à la recherche de mangeoires dans les villes ou de sources de nourriture appropriées plus au sud. Les Gros-becs errants des montagnes de l’Ouest canadien pourraient également se déplacer vers le sud. Dans les mangeoires à plate-forme, le Gros-bec errant préfère les graines de tournesol. Il s’éloigne occasionnellement des mangeoires pour chercher des érables et des frênes qui contiennent encore des graines. Voir le lien ci-dessous pour les types de cris du Gros-bec errant.

TROIS AUTRES PASSEREAUX IRRUPTIFS : Les mouvements de ces espèces sont souvent liés aux fringilldés.

BEC-CROISÉ BIFASCIÉ

Comme indiqué plus tôt, la production de cônes de pin blanc de l’Est est excellente et étendue, et les Becs-croisés des sapins de type 12 sont présents dans leurs zones habituelles dans les États du nord-est depuis juin-juillet. Cependant, à la mi-juillet, les types 2 et 4 ont commencé à envahir les Grands Lacs, l’Ontario, les Maritimes et les États du nord-est et on remarque de plus en plus de signes que le type 3 pourrait également arriver vers l’est.

Ces trois Types vont s’attaquer à la production exceptionnelle constatée chez le pin blanc de l’Est jusqu’à ce qu’elle soit épuisée (les Becs-croisés bifasciés vont probablement s’y attaquer aussi). On trouvera également des oiseaux dans les réserves de cônes restantes d’épinettes rouges et blanches durant l’automne jusqu’au début de l’hiver.

Lorsque le calendrier basculera en 2024, les réserves de pins blancs seront-elles suffisantes pour retenir les oiseaux et éventuellement les inciter à se reproduire, ou bien seront-ils à la recherche de nourriture ici et là ? Alors que nous entrerons dans le cœur de l’hiver, assurez-vous de vérifier vos parcelles locales de pin rigide, de pin rouge, de pin gris et de pin noir du Japon pour le type 12 et probablement d’autres types au bec plus gros, comme le type 2, qui pourrait fréquenter les zones de pin rigide près des côtes. Dans l’ensemble, il faut s’attendre à ce que les Becs-croisés des sapins apparaissent dans de nombreuses régions de l’est au fur et à mesure que l’hiver avance vers le printemps. Le type 1 sera également présent dans les régions de l’intérieur.

Les types de Becs-croisé des sapins sont généralement impossibles à identifier sans enregistrement de leur cri de vol. Les enregistrements peuvent être réalisés à l’aide d’un smartphone et les types peuvent alors être identifiés. Matt Young (info@finchnetwork.org) pourra identifier les types si vous lui envoyez vos enregistrements par courriel ou si vous les téléchargez sur une liste eBird. Les enregistrements téléchargés sur les listes eBird seront déposés sur la bibliothèque Macaulay.

GEAI BLEU

Dans l’est de l’Amérique du Nord, la production de graines chez les arbres à feuilles caduques semble supérieure à la moyenne, de sorte qu’il faut s’attendre à un déplacement faible à modéré cet automne.

À l’ouest du lac Supérieur, les réserves de graines sont plus faibles et on peut s’attendre à un vol modéré de Geais bleus vers le sud.

SITTELLE À POITRINE ROUSSE

Les populations de la forêt boréale devraient connaître de faibles déplacements cette année. Les sapins baumiers de la forêt boréale, qui ne sont pas infestés par la tordeuse des bourgeons de l’épinette, ont connu une bonne production de cônes. Celle-ci devrait permettre à de nombreuses sittelles de rester plus près de leur domicile cet hiver.

JASEUR BORÉAL

La plupart des Jaseurs boréaux resteront probablement dans le nord, car la production de baies chez le Sorbier d’Amérique a été bonne, tandis que les autres essences fruitières vont de passable à bonne dans tout l’est de la forêt boréale. Du lac Supérieur vers l’ouest, on devrait observer des mouvements plus généralisés de jaseurs. Dans l’est, de petits nombres arriveront probablement au milieu ou à la fin de l’hiver dans les régions traditionnelles, du centre de l’Ontario vers l’est jusqu’aux provinces maritimes et dans le nord Nouvelle-Angleterre.

Au fur et à mesure que l’hiver avancera et que les ressources alimentaires diminueront, certains individus devraient se déplacer plus au sud. Ils se nourriront alors de baies de nerprun et de sorbier européen planté, ainsi que de pommetiers décoratifs.

 

 

Les photos ont été prises par Jessé Roy-Drainville et Alexandre Terrigeol, qui ont également effectué la traduction du Winter Finch Forecast 2023-2024.
Merci au Finch Research Network et notamment Tyler Hoar et Matt Young, ainsi qu’à toutes les personnes qui ont aidé à ces prévisions (liste sur le document original).